Je suis à Madagascar depuis maintenant 8 mois, en immersion
dans deux des écoles soutenues par Fides, en banlieue de Tananarive et à
Marohady.
Mon rôle est d'assister les professeurs du primaire et du
secondaire (CFP à Tana, CEG à Marohady) dans l'enseignement du français aux
élèves de tous les niveaux.
Mon intervention s'est divisée en trois grands pôles pour
chaque niveau : cours, jeux et lecture.
J'ai privilégié une méthode active et ludique, en évitant le
plus possible la répétition et la récitation.
Les difficultés des élèves sont nombreuses mais ils sont
motivés!
Le français est une langue difficile à apprendre, or, très
vite, la plupart des matières sont dispensées en français (les mathématiques,
les sciences, la géographie...)
D'autre part, les enfants, issus de milieu très pauvres,
n'ont généralement pas d'environnement familial propice à un apprentissage
rapide de la langue, les parents ne parlant pour la plupart pas français
eux-mêmes.
L'école a donc un rôle fondamental pour ces jeunes, et
l'apprentissage du français, une priorité.
Après ces 8 mois passés auprès des élèves et des
professeurs, j'ai pu mieux me représenter toutes ces difficultés.
Il m'a semblé utile d'insister sur certaines bases, utiles
et nécessaires pour un apprentissage durable : la façon de construire une
phrase, les notions de conjugaison, par exemple.
Chaque intervention leur permettait également de voir ou de
revoir du vocabulaire.
Parmi les jeux réalisés, les chansons ont rencontré un franc
succès, et ont permis de joindre l'utile à l'agréable.
Les élèves n'ont jamais perdu leur motivation et ils ont
prouvé à de nombreuses reprises qu'ils étaient capables de s'investir dans les
différentes activités, conscients que cela les faisait progresser.
Avec les CM2 de l'APA, nous donc pu mettre en place un
échange avec une classe de CM1 (Ecole Sainte Famille, à Amiens), qui a permis
d'une part aux élèves français de découvrir une autre réalité, et aux élèves
malgaches d'autre part, de présenter leur école ainsi que leur quotidien, sous
forme de reportage photo.
Et les élèves ont pu se "rencontrer" à deux
reprises puisque nous avons pu organiser deux Skype (vidéo-conférence) pendant
lesquels ils ont pu se poser des questions sur leurs différences et leurs
ressemblances et se montrer leurs talents de chanteurs et de danseurs...
Nous avons même eu droit à une séance géniale de mimes ... à
10000 kms de distance!
Si la vie est plus difficile à la campagne, et la pauvreté
bien différente de celle de la ville, j'ai retrouvé les mêmes sourires sur les
visages des enfants.
Marine
Marine